Clément Sabourin de La Presse publiait aujourd'hui un papier intitulé Forces armées : le recrutement tourne à plein régime, dont un extrait particulièrement probant nous rappelait par le recours au sarcasme que l'armée du Canada n'en est plus une de paix :
« En dépit des 97 soldats canadiens tombés en Afghanistan jusqu'à présent, les recrues ne manquent pas. L'année dernière, les objectifs des Forces canadiennes ont été atteints à 97 %. Ils sont jeunes, ils ont souvent un parcours scolaire chaotique et ils viennent chercher dans les Forces canadiennes aventure et argent. Par témérité ou inconscience, ils n'ont pas peur des dangers qui les attendent, convaincus de se joindre à une “armée de paix”. »
Cet extrait, à priori anodin, m'est rentré dedans de plein fouet en me mettant devant le fait que le Canada n'était plus le pays pouvant prétendre au pacifisme sur la scène internationale. J'en étais conscient auparavant, mais jamais on ne m'avait confronté avec autant d'habileté et de sarcasme à cet état de fait. Une fois ce choc digéré, je me suis empressé d'aller sur le Web pour voir à combien se chiffrait les effectifs des Forces armées canadiennes affectées aux missions de maintien de la paix des Nations unies, puisqu'il s'agit d'un indicateur généralement admis pour mesurer l'engagement d'un pays envers la paix sur le globe. Laissez-moi vous dire que l'on est loin « du plus meilleur pays au monde » de Jean Chrétien, du moins à ce point de vue. En effet, le Canada en août 2008 contribuait aux missions de maintien de paix de l'ONU à hauteur de 168 âmes, dont seulement 20 aux casques bleus. On est loin des 10,574 effectifs civils et militaires prêtés par le Pakistan.
P.S. Bien qu'il soit réducteur de prétendre juger du caractère pacifique du Canada sur la scène internationale sur seulement deux questions, je crois que ma démarche est suffisante compte tenu de la forme de ce billet.
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