lundi 22 septembre 2008

Une autre campagne de salissage de la part des conservateurs



On dirait qu'il ne s'écoule pas un seul jour dans cette campagne électorale sans que les conservateurs de Stephen Harper ne se sentent obligés d'avoir recours à des publicités négatives.

Leur dernière trouvaille en la matière; une attaque acerbe contre le Bloc, dénonçant son impuissance à Ottawa. Et qui de mieux pour critiquer la légimité de représentants élus qu'un ministre non-élu, en la personne de "l'honorable " Michael M. Fortier?

Donc, comme nous le rapportait La Presse dans son édition du 22 septembre 2008 , dans le cadre du lancement de cette campagne intitulée les coûts du Bloc, dont le slogan est 18 ans du Bloc à Ottawa+0 résultat= 350 millions, Michael Fortier y est allé en affirmant que :

« Les Québécois n’ont pas eu grand-chose pour leur argent et le Bloc doit aujourd’hui rendre des comptes, a lancé le conservateur Michael Fortier en matinée. Les Québécois ont dépensé 350 millions pour faire élire 166 députés et le retour sur leur investissement est nul.» Poursuivant dans cette logique, ce dernier a par la suite affirmé que « Plus il y aura de bloquistes [à Ottawa]plus la facture va augmenter et plus le rendement restera nul.»


Wow! Quelle réflexion digne d'un homme des cavernes! Je m'explique. D'abord, il faut comprendre que l'idée derrière cette campagne publicitaire n'a rien de nouveau, il s'agit d'une adaptation de l'adage politique bas de gamme du "Voter du bon bord", que l'on a tout simplement sorti des boulle à mites et remis à la sauce du jour! Alors, les conservateurs n'inventent là rien de neuf. Ensuite, il faut s'interroger sur le sens profond de ce raisonnement facile, à savoir qu'il est préférable de voter pour le parti ayant une chance de former le gouvernement que pour celui ne pouvant que former l'opposition. Or, si l'on pousse à l'extrême la réflexion des adeptes de cette position, dans ce cas-ci les conservateurs, cela revient à remettre en question le bien-fondé de la démocratie, étant donné que l'opposition et la pluralité des opinions sont des variables essentielles de tous régimes politiques se réclamant d'elle, à défaut de quoi ce système portera le nom de dictature ou de tyrannie. J'exagère, bien sûr! Je suis convaincu que M. Harper et son gouvernement n'ont pas de prétentions dictatoriales ou hégémonistes. Toutefois, lorsqu'on croise la teneure du message véhiculé par cette campagne de publicité — révélée par l'analyse faite précédemment — à d'autres situations ayant mis ce gouvernement dans l'embarras et qu'on additionne le tout au style de gouvernance rigide auquel ce gouvernement nous a habitués, il y a de bonnes raisons de penser que la pluralité des opinions est loin d'être un ce qui d'être un sujet cher aux conservateurs de M. Harper. À ce chapitre, on note, à titre d’exemple l'épisode entourant le controversé projet de loi C-10 et la tentative, rapportée par le quotidien The Globe and Mail, de politisation de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Vancouver, où les conservateurs, dans ces deux situations, ont cherchés à transposer et à imposer à toute la population canadienne leur définition d'ordre public et leurs valeurs. Tout ceci s'avère être très inquiétant pour la suite des choses, surtout lorsque l'on sait qu'on se dirige vers l'élection majoritaire de ce parti politique...

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