mardi 7 octobre 2008

Second débat présidentiel : Obama loin devant!




En se présentant à ce débat, John McCain avait un défi majeur à relever : saisir l’occasion que lui offrait cette tribune à Nashville pour donner un sérieux coup de barre à sa campagne qui plafonne depuis quelques semaines. Peut-on dire qu'il s'agit d'une mission accomplie? La réponse est non.

Que ce soit sur l'économie, sur la santé, sur l'énergie, sur la politique étrangère, Obama a su énoncer plus clairement, plus explicitement et plus concrètement que son adversaire ses positions. En plus, Barack Obama, contrairement à McCain qui à tout instant lançait un « my friends» pour tenter vainement de se rapprocher du public, a su s'exprimer d'une façon qui ne laissait pas de place à la condescendance. Les répliques d'Obama ont été efficaces. Par exemple, lors d'une question portant sur l'attitude à adopter face à l'incapacité du Pakistan à lutter contre le terrorisme sur sont territoire le long de la frontière avec l'Afghanistan, et où McCain lui reprochait de ne pas agir de façon responsable dans ce dossier, Obama s'est contenté d'affirmer qu’il n’avait pas de leçon à recevoir d’un homme politique qui chantait Bomb, bomb, bomb Iran et qui a plaidé pour annihilation de la Corée du Nord.

Bien que McCain ait lui aussi lancé quelques répliques cinglantes à son adversaire, notamment sur la question économique, il n'a pas réussi, à mon avis, à bien faire passer son message puisque son propos m'a paru dénué de sincérité et d'authenticité. Aussi, McCain n'a pas pu s'empêcher d'afficher, encore une fois, son mépris à l'égard d'Obama, ce qui lui avait été reproché lors de l'affrontement précédent. En effet, il n'a pas daigné le regarder, excepté à une ou deux occasions, et a adopté un ton condescendant à son égard quand venait le moment de critiquer ses positions. Point positif cependant : McCain a clôturé sur un élan, rappelant sa dévotion et son amour inconditionnel pour son pays. Un peu trop tard, j’en conviens, mais comme le dit le dicton « mieux vaut tard que jamais »...

Ce soir plus que jamais, on sentait que le ton de la campagne venait d'augmenter d'un cran. En effet, suite logique aux opérations de dénigrement de l'adversaire auxquelles se livrent chacun des candidats depuis une semaine, ce débat a donné lieu à de nombreux dérapages puisqu’à plusieurs reprises McCain et Obama se sont mutuellement accusés d'avoir, à un moment où à un autre dans leur carrière, manqué de jugement face à un enjeu quelconque. Ceci a irrémédiablement nui à la teneur du débat et de leurs propos.

Avec cette performance, il est légitime de se demander comment McCain peut espérer tirer son épingle du jeu, et éventuellement redresser à campagne à la dérive, lorsque l'on sait que les experts affirmaient que la forme de ce débat, qui prenait l'allure d'une assemblée populaire, avantagerait ce dernier. En réalité la forme de ce débat a plutôt révélé la différence d'âge entre ces deux candidats. D'une part, on pouvait voir un candidat démocrate vigoureux s'exprimant avec aisance et dont les mouvements et les déplacements bonifiaient sa rhétorique et s'exprimant avec beaucoup d'aisance, et d'autre part on pouvait voir un candidat républicain s'exprimant avec une certaine urgence dans la voix - signe qu'il était impératif pour lui de performer pour arriver à surmonter l'écart se forgeant entre lui et Obama dans les sondages - et dont la posture et les mouvements saccadés rappelaient atrocement son âge vénérable.


Pour ceux qui auraient malencontreusement manqué ce débat d'hier soir le revoici :

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