mercredi 15 octobre 2008

Élections 2008 : l'heure des bilans


Bilan électoral

38 jours et quelques 300 millions de dollars plus tard, on se retrouve, à quelques exceptions près, avec un paysage électoral quasi inchangé par rapport à celui prévalant avant la dissolution de la 39e législature. Le seul changement notable réside en un jeu de chaise entre les partis. En gros, le parti conservateur, le NPD et le Bloc québécois ont respectivement fait un gain de 16, 7 et 2 sièges, les libéraux en ont perdu 19. Toutefois, le fond demeure le même, c'est-à-dire qu'on se retrouve toujours, au lendemain de l'élection, avec le même gouvernement conservateur minoritaire. Pire encore, le Parlement se retrouve dans la même situation qu'au déclenchement des élections, toujours en proie à un blocage de l'agenda gouvernemental par les partis d'opposition, qui si l'on se rappelle était l'argument principal de Stephen Harper pour justifier des élections précipitées.


Globalement, je ne crois pas que l'on puisse dire qu'il y ait eu un parti qui ait su se démarquer plus qu'un autre au niveau des gains, mais il me paraît clair toutefois qu'une formation politique a été plus perdante qu'une autre. Certes, les conservateurs ont augmenté leur nombre de sièges, mais ils ont clairement perdu le pari fait en déclenchant les élections, à savoir former un gouvernement majoritaire. Certes, le NPD a effectué quelques gains, toutefois il n'a pas rencontré les objectifs qu'il s'était fixés en début d'élection, le Québec étant l'exemple le plus éloquent de cela, où le NPD avait évalué pouvoir aller chercher entre 6 et 12 sièges. Certes, le Bloc a réussi à garder le nombre de sa députation au dessus de la barre des 50 élus, toutefois son appui populaire à cette élection a régressé de 5 %. Toutefois, pour le parti libéral l'échec électoral est total, ce qui est paradoxal compte tenu de la bonne campagne mené par Stéphane Dion (qui en passant en a surpris plus d'une). Le PLC a perdu des plumes dans des comptés où autrefois il avait des assises solides, notamment dans les maritimes et en Ontario. Les libéraux ont subi une légère érosion de leur appui populaire, en ne récoltant que 27 % des voix. Ce n’est pas une baisse énorme par rapport aux 30,2 % obtenus en 2006, mais c’est le pire score de l’histoire de ce parti, avec celui de John Turner. Et finalement, le Parti libéral a connu son deuxième pire résultat électoral en terme de siège après celui en 1984, où quarante députés avaient été élus, alors qu'ils étaient 135 à la dissolution du Parlement - suite à l'élection d'hier le PLC s'est retrouvé avec 76 élus.

God bless Canada!!!

Je suis resté surpris d'entendre de la bouche de M. Harper le célèbre « God bless» américain en clôture de son discours de " victoire ". Je savais que M. Harper était, tout comme M. Bush, un évangéliste. Je savais aussi qu'il prononçait son discours à Calgary, en plein coeur d'une province faisant généralement figure de creuset du fondamentalisme religieux canadien. Mais, je ne m'attendais pas à ce que le premier ministre Harper, qui généralement ne laisse pas transparaître sa foi religieuse lors d'allocutions politiques, y aille avec une formule faisant tellement américaine. En ayant agi de la sorte, M. Harper donne de sérieux arguments aux autres chefs de partis — mais plus précisément à Gilles Duceppe — qui ne cessent de le comparer à son homologue américain.
Marc-Olivier Cyr

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