dimanche 5 octobre 2008

L'économie canadienne échappera-t-elle à la crise?


Depuis quelques semaines, la situation économique a, pour le moins que l'on puisse dire, mobilisé l'attention médiatique un peu partout autour du globe. D'abord, la crise américaine du crédit, puis la saga entourant l'adoption du plan de sauvetage proposé par le secrétaire au trésor des États-Unis, Henry Paulson, pour y remédier, — qui a été ratifié par le Congrès américain vendredi après avoir été battu une première fois le 29 septembre — ainsi que les mauvaises perspectives économiques et de croissances de plusieurs géants de l'Union européenne, sont tous au chapitre des événements ayant contribués à réduire en fumé plusieurs centaines de milliards de dollars d'investissements en plus de faire planer le spectre d'une récession économique mondiale.

Au Canada la question demeure entière : le pays échappera-t-il à cette crise? Et dans un contexte de campagne électorale, cette affaire a rapidement été reprise par les différents partis politiques, y voyant une source non négligeable de capital politique. Globalement, deux positions s'affrontent. D'abord, celle des trois partis d'opposition qui crient à l'interventionnisme économique, accusant Stephen Harper de laxisme. Et puis, il y a celle du parti conservateur qui affirme que les fondements de l'économie sont solides, et malgré que les temps à venir seront difficiles, l'économie canadienne passera sans trop y écoper. Qui a raison, qui a tort? Seulement le temps saura nous le dire. Toutefois, outre les différences fondamentales existant entre l'économie canadienne et celle des États-Unis (argument central de Stephen Harper), il demeure que l'économie canadienne est centrée principalement sur l'exportation — 34 % du PIB canadien* dépend des exportations, ce qui proportions gardées est raisonnable comparativement à un pays comme l'Allemagne où les exportations totalisent 48 % du PIB* —. Cependant, quand l'on décortique les principaux clients de chacun de ces pays on se rencontre que le Canada, contrairement à l'Allemagne, est beaucoup plus dépendant des aléas économiques de ses clients, puisque 79 % des exportations canadiennes sont destinées au marché américain* alors que le plus important client de l'Allemagne est la France vers laquelle seulement 9.7 % des exportations* sont acheminées. Autrement dit, les débouchés pour les exportations canadiennes sont moins diversifiés que celles de l'Allemagne. Donc, l'économie canadienne est loin d'être à l'abri des contrecoups d'une baisse de la consommation américaine, causée par un manque d'accès facile au crédit.

Étonnant de ne pas avoir entendu cet argumentaire de la bouche des politiciens... Est-ce pour cause de méconnaissance de la chose économique de la part de ceux-ci ou d'une hypocrisie politique visant à rassurer illusoirement les électeurs? Telle est la question...


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