jeudi 9 octobre 2008

Mission canadienne en Afghanistan: un coût sous-estimé de 18,1 milliards de dollars!



«Le directeur parlementaire du budget, Kevin Page, vient de rendre public son rapport sur l'impact financier de la mission canadienne en Afghanistan.

Selon ce rapport, l'estimation totale des coûts marginaux à ce jour de la mission en Afghanistan, pour la période 2001-2002 à 2007-2008, atteint entre 7,7 milliards de dollars et 10,5 milliards de dollars.

M. Page précise également que le « coût total projeté de la mission, d'au plus 18,1 milliards pour la période 2001-2002 à 2010-2011, représente environ 1500 $ par foyer canadien ».

Mais, il estime que le montant pourrait être plus élevé, car il n'a pas tous les éléments en main pour tracer un portrait exact de la situation. Son estimation est basée sur des hypothèses et présuppose que le Canada maintient les mêmes effectifs de 2500 militaires en Afghanistan d'ici son retrait en 2011.»*

À titre de comparaison, 18,1 milliards de dollars c'est:


  • environ quatre fois plus que l'aide annuelle du Canada aux pays en développement (3,9 milliards en 2007);

  • plus que le PIB annuel de 105 États (sur un total de 229 selon The World Fact Book) sur le globe;

  • plus que le coût de l'engagement canadien durant la Seconde Guerre mondiale (durant les années de conflit) qui se chiffre à environ 11 milliards en dollars d'aujourd'hui.


Alors, la question se pose : Est-ce que cette guerre, par ce qu'il ne faut pas se le cacher il s'agit ici d'une guerre, justifie l'investissement de telles sommes? À priori, je répondrais qu'il s'agit d'une question de priorités. De priorité, oui, car les ressources du Canada étant limité, en comparaison à de grandes puissances comme les États-Unis, cela pose de faire des choix. Plus d'argent investi dans les forces armées et dans leurs diverses missions signifie moins d'argent pour l'aide bilatérale canadienne. Plus d'argent investi en Afghanistan signifie moins d'argent mis à la disposition des autres régions du monde, par exemple au Darfour. Bien que mon but ne soit pas de trancher ici sur cette question, il demeure que les Canadiens devront tôt ou tard le faire. À mon avis, cela doit se faire dans le cadre d'un vrai débat public et avec toute la transparence qu'il se doit, car pour pouvoir trancher raisonnablement sur une question on doit avoir en main toutes les informations s'y rattachant. À cet égard, on doit espérer que gouvernement conservateur, qui sera probablement élu le 14 octobre prochain, aura la décence d'être transparent. Si le passé est garant de l'avenir, laissez-moi être septique (à en juger par la difficulté que Kevin Page a eue à obtenir tous les renseignements nécessaires pour dresser un portrait financier réel de la situation)...


*Source Radio-Canada.ca

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